LE LITTORAL

La grande côte

La Grande Côte constitue la portion la plus étendue du littoral sénégalais. Elle s’étire majestueusement sur près de 180 km, depuis la frontière mauritanienne, au nord, jusqu’à la presqu’île du Cap-Vert, au sud. Traversant trois régions administratives (Saint-Louis, Louga et Thiès), ce vaste cordon dunaire quasi ininterrompu se distingue par son profil rectiligne, ponctué seulement par l’embouchure du fleuve Sénégal et des accès aux villages de pêcheurs, notamment dans la région de la Langue de Barbarie.

Une richesse écologique et paysagère

Au nord, le delta du fleuve Sénégal abrite de précieuses zones humides et des mangroves, véritables réservoirs de biodiversité. Cette région est également marquée par la Langue de Barbarie, un fin cordon sableux qui sépare l’océan Atlantique du fleuve Sénégal. Ce site emblématique, en perpétuelle évolution, est reconnu pour sa fragilité face aux aléas climatiques et aux pressions humaines.


Tout au long de la Grande Côte, on retrouve les Niayes, des dépressions humides parallèles à la côte. Ces zones fertiles, situées entre les dunes littorales et l’intérieur des terres, sont particulièrement propices à l’agriculture maraîchère. Elles constituent l’un des principaux bassins de production de fruits et légumes du pays, en particulier pour l’approvisionnement de Dakar. En plus de leur importance agricole, les Niayes jouent un rôle écologique clé, mais sont aujourd’hui menacées par l’urbanisation et la pression sur les ressources en eau..

Crédits: Saint-Louis du Sénégal

Aires protégées

La Grande Côte est parsemée de zones protégées qui témoignent de la richesse écologique de cette portion littorale :

  • La Réserve de biosphère transfrontalière du Delta du Fleuve Sénégal : partagée entre le Sénégal et la Mauritanie, elle regroupe plusieurs écosystèmes remarquables, dont le Parc National du Diawling (en Mauritanie) et les zones humides sénégalaises attenantes. Elle représente un exemple de coopération sous-régionale en matière de conservation de la biodiversité et de gestion intégrée des ressources naturelles.
  • Le Parc National de la Langue de Barbarie : situé au sud de la ville de Saint-Louis, ce parc vise à protéger le cordon sableux ainsi que la faune aviaire migratrice qui y trouve refuge. On y observe notamment de nombreuses espèces d’oiseaux d’eau, des tortues marines et des mammifères aquatiques.
  • L’AMP de Saint-Louis : couvrant une zone côtière au large de l’embouchure du fleuve Sénégal, elle a pour objectif de préserver les habitats marins tout en soutenant une pêche durable. Elle intègre des dispositifs de cogestion impliquant les pêcheurs locaux, dans une logique participative.
  • L’AMP de Cayar : située plus au sud, cette aire marine est réputée pour sa biodiversité et sa productivité halieutique. Elle joue un rôle essentiel dans la régénération des stocks de poissons et contribue à la résilience des communautés côtières qui dépendent directement des ressources marines pour leur subsistance.

    Défis majeurs

    La Grande Côte fait face à de nombreux défis environnementaux, parmi lesquels :

    • L’érosion côtière, particulièrement marquée à Saint-Louis et sur la Langue de Barbarie, avec des reculs du trait de côte estimés entre 1,5 et 2 mètres par an dans les zones les plus vulnérables.
    • Les submersions marines, accentuées depuis l’ouverture de la brèche en 2003 sur la Langue de Barbarie, qui fragilisent les habitats humains et naturels.
    • Les fortes houles au niveau de la brèche représentent un danger croissant pour les pêcheurs artisanaux.
    • Les pressions anthropiques, illustrées par l’exploitation pétrolière offshore au large de Saint-Louis, la pollution plastique croissante et la surexploitation des ressources halieutiques, qui compromettent les équilibres écologiques et les moyens de subsistance des communautés littorales.

    Des efforts soutenus, notamment ceux de l’Observatoire National du Littoral, visent à mieux comprendre les évolutions de ce littoral exceptionnel pour proposer des stratégies d’adaptation innovantes et assurer la préservation durable de ce patrimoine naturel.

    Crédit : Raphael ALMAR

    Les actions de l’Observatoire sur la Grande Côte

    à venir

    Scroll to Top