DONNÉES ET RESSOURCES

Thématiques d’observation et indicateurs

Face aux multiples pressions exercées sur les zones côtières, l’Observatoire National du Littoral (ONL) concentre ses travaux sur cinq thématiques jugées prioritaires. Chacune fera l’objet d’un suivi régulier, de recherches ciblées et d’actions de sensibilisation, afin d’appuyer la prise de décision et promouvoir une gestion durable du littoral sénégalais.

Les thématiques d’observation

L’érosion côtière

L’érosion est l’un des phénomènes les plus préoccupants pour le littoral sénégalais. Elle résulte d’un double effet : d’un côté, l’élévation du niveau de la mer liée au changement climatique ; de l’autre, des activités humaines comme l’urbanisation anarchique, l’artificialisation des côtes, ou encore l’extraction de sable. Le recul du trait de côte, parfois de plusieurs mètres par an, menace directement les habitats naturels, les infrastructures publiques, les habitations, mais aussi des secteurs clés comme la pêche artisanale et le tourisme.

En 2017, une étude de la Banque mondiale estimait le coût des pertes liées à l’érosion à 537 millions USD par an, soit 3,3 % du PIB national.

Les inondations côtières

Les inondations ne concernent plus uniquement l’intérieur des terres. Aujourd’hui, plusieurs zones littorales sont régulièrement exposées à des épisodes de submersion marine, exacerbés par la montée des eaux et l’intensification des tempêtes. En parallèle, l’urbanisation rapide, souvent non planifiée, aggrave les risques d’inondations pluviales en saturant les systèmes de drainage.

Des villes comme Saint-Louis, Mbour ou Ziguinchor sont particulièrement vulnérables. Les impacts économiques sont significatifs : on estime à 230 millions USD par an les pertes dues aux inondations côtières, soit environ 1,4 % du PIB.

Pollutions marines et côtières

Les pollutions marines sont multiples : déchets solides, notamment plastiques, rejets domestiques et industriels non traités, hydrocarbures, pollution chimique, salinisation des terres agricoles, etc. Dakar, ville portuaire et industrielle, enregistre des niveaux préoccupants de pollution de l’air, de l’eau et des sols. À cela s’ajoute une pression croissante avec l’essor de nouvelles activités extractives, comme l’exploitation du pétrole et du gaz offshore depuis 2024 soulève de nouveaux défis environnementaux.

Démographie et dynamique d’occupation du sol

Le littoral sénégalais attire une part croissante de la population. Dakar, à elle seule, concentre près de la moitié des habitants urbains du pays. Cette concentration s’accompagne d’une urbanisation souvent non maîtrisée, avec des constructions sur le Domaine Public Maritime (DPM), des morcellements illicites de terrains et une artificialisation croissante des sols. Ce phénomène fragilise les milieux naturels et aggrave les risques littoraux : érosion, inondations, conflits d’usage…

Perte d’habitats et de biodiversité

Le littoral abrite une biodiversité exceptionnelle, mais de plus en plus menacée. Mangroves, dunes, zones humides, lagunes et récifs sont mis sous pression par la pollution, la surpêche, l’érosion, la salinisation et l’urbanisation galopante. Ces milieux jouent pourtant un rôle écologique, économique et social fondamental : ils abritent une faune riche (oiseaux migrateurs, tortues marines, lamantins…), filtrent les polluants, stockent du carbone et protègent les zones côtières contre les aléas naturels.

Les indicateurs

L’Observatoire National du Littoral (ONL) suit l’état et l’évolution du littoral sénégalais à travers un ensemble d’indicateurs structurés autour de grands thèmes prioritaires.

Ce système repose sur deux approches complémentaires :

  • La valorisation des données existantes, produites par des partenaires institutionnels et techniques.
  • La production de nouvelles données, à travers des observations de terrain menées directement par l’ONL ou via des dispositifs de suivi participatif.

La sélection des indicateurs s’inscrit dans une dynamique régionale : l’ONL s’appuie sur la liste proposée par l’Observatoire Régional du Littoral Ouest Africain (ORLOA), qui constitue un cadre de référence partagé entre plusieurs pays de la région.

À terme, 67 indicateurs issus de cette liste seront progressivement intégrés au dispositif.
Dans une logique de montée en puissance, 23 indicateurs ont été retenus comme prioritaires à moyen terme, en fonction de leur faisabilité et de leur utilité pour l’action.
Pour le démarrage, 3 indicateurs font actuellement l’objet d’un suivi actif, afin d’assurer une mise en œuvre maîtrisée et transparente, et éviter que l’ONL ne soit perçu comme une « boîte noire ».

Position du trait de côte

Thématique : Erosion
Objectif : Suivre les évolutions de la ligne de rivage afin de détecter les phénomènes d’érosion ou d’accrétion.

Pollution par les macrodéchets

Thématique : Pollution
Objectif : Évaluer la quantité et la répartition des macro-déchets solides présents sur le littoral.

Occupation du littoral

Thématique : Occupation du sol
Objectif : Documenter l’évolution de l’occupation des espaces littoraux, notamment au niveau du domaine public maritime.

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