La presqu’île du Cap Vert

Malgré une urbanisation intense, la presqu’île du Cap-Vert présente une grande diversité de paysages littoraux. Au nord, entre Ngor et le Virage, le littoral alterne plages de sable fin et falaises rocheuses, vestiges de l’ancienne activité volcanique. À l’ouest, autour des Mamelles, Ouakam et Fann, la côte est essentiellement rocheuse, abrupte et exposée à la houle, avec peu d’accès direct à la mer. Au sud, la baie de Hann forme une étendue sableuse au relief plus doux, aujourd’hui partiellement transformée par les activités industrielles.

Ces paysages accueillent des écosystèmes précieux, souvent menacés. Le Lac Rose, connu pour sa forte salinité et sa teinte caractéristique, est un site à la fois écologique et touristique. La bande de filaos plantée pour lutter contre l’érosion éolienne joue un rôle clé dans la stabilisation des dunes. Enclavée en milieu urbain, la Grande Niaye de Pikine assure une régulation climatique locale et héberge une biodiversité variée. Enfin, les îles de Gorée, Ngor, Madeleine et Yoff, dispersées au large de la presqu’île, conjuguent richesse naturelle, historique et rôle de refuge pour de nombreuses espèces marines et aviaires.

La Presqu’île du Cap-Vert comprend plusieurs aires naturelles protégées à fort potentiel éducatif et écologique :

• La Réserve naturelle urbaine de la Grande Niaye de Pikine, en cours de restauration, vise à préserver un écosystème humide menacé par l’urbanisation galopante.
• L’Aire Marine Protégée (AMP) de Gorée, créée pour protéger les eaux autour de l’île historique, soutient la biodiversité marine locale et implique les communautés dans sa gestion.
• Le Parc National des Îles de la Madeleine, classé site RAMSAR, est le plus petit parc national du Sénégal. Il regroupe un ensemble d’îlots au large de Dakar, abritant une flore et une avifaune remarquables, avec une forte valeur scientifique.

La Presqu’île du Cap-Vert, en dépit de sa richesse écologique et de son attractivité, est confrontée à de nombreux défis environnementaux et sociaux :

• Surpopulation extrême : bien que ne couvrant que 0,28 % du territoire national, la presqu’île abrite environ 22 % de la population totale du pays, entraînant une pression énorme sur les ressources et les infrastructures.
• Urbanisation désorganisée : le développement urbain rapide et anarchique provoque des inondations récurrentes lors de la saison des pluies, en raison de l’imperméabilisation des sols et du manque d’assainissement.
• Érosion côtière sévère, particulièrement visible dans des localités comme Bargny, où le recul du trait de côte menace directement les habitations et les infrastructures.
• Pollution marine intense comprenant la pollution par les macrodéchets mais aussi la pollution dues aux rejets d’eaux usées domestiques et industrielles directement dans l’océan
• Submersions marines fréquentes dans les zones basses au sud de la presqu’île, amplifiées par la montée du niveau de la mer et les changements climatiques.

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