LE LITTORAL

Les risques côtiers

Un risque naturel résulte de l’interaction entre un aléa et des enjeux. L’aléa désigne un phénomène naturel pouvant causer des dommages, défini par son occurrence, son intensité, son emprise spatiale et sa durée. Les enjeux représentent les personnes et les biens susceptibles d’être affectés par cet aléa. Ainsi, des phénomènes tels que l’érosion côtière ou la submersion marine ne deviennent des risques que lorsqu’ils impactent des enjeux présents dans la zone concernée.

Ceux-ci peuvent être de plusieurs natures : économiques, humains, sociaux, environnementaux… Il peut s’agir par exemple de bâtiments, d’habitations, d’activités économiques diverses, de réserves naturelles…Au Sénégal, les aléas côtiers sont de trois types : l’érosion côtière, la submersion marine et les pollutions marines.

Qu’est-ce que l’érosion côtière ?

L’érosion côtière désigne un processus naturel de perte de matériaux depuis le littoral vers la mer, affectant divers types de côtes, qu’elles soient sableuses, vaseuses ou rocheuses. Ce phénomène résulte de l’interaction de plusieurs facteurs, notamment la marée, la houle, les courants, les vents, et les processus continentaux tels que la pluie, le ruissellement ou le gel. Il est également amplifié par un déficit en sédiments côtiers. Sur les falaises rocheuses, ces dynamiques peuvent se manifester par des mouvements de terrain, comme les éboulements ou les glissements.

L’érosion entraîne un recul du trait de côte et/ou une diminution de l’altitude des plages, pouvant être temporaire ou permanent, avec une disparition progressive des stocks sédimentaires.

L’érosion côtière affecte près de 70 % du littoral sénégalais, en particulier dans des zones fortement urbanisées ou soumises à une pression humaine importante. Les régions les plus touchées incluent :

  • La Langue de Barbarie : la disparition progressive des plages met en péril les habitations, les infrastructures touristiques et les moyens de subsistance des communautés locales.
  • La Petite Côte : des localités comme Saly subissent une érosion accélérée due à une urbanisation rapide, aggravée par des ouvrages de protection parfois inadaptés.
  • Dakar et ses environs : des zones comme Rufisque sont particulièrement vulnérables, avec des habitations littorales directement exposées aux vagues.
Crédits : World Bank / Ibrahima BA SANE
Droits d’auteur : LEBASANE

Qu’est-ce que la submersion marine ?

Crédits : Senemedia.com

La submersion marine désigne l’inondation temporaire de la zone côtière par la mer, provoquée par des conditions météorologiques et océaniques défavorables telles que des basses pressions atmosphériques, des vents forts, et, pour les mers à marée, une pleine mer coïncidant avec ces phénomènes. Ces inondations, qui peuvent durer de quelques heures à plusieurs jours, sont généralement associées à des surélévations temporaires du niveau de la mer, souvent lors de tempêtes, de cyclones ou encore de tsunamis.

Ce phénomène naturel résulte d’une combinaison de facteurs comme les marées, les houles, les vagues, les vents et la pression atmosphérique. La submersion marine peut se produire de trois manières principales :

  • Rupture d’ouvrages ou de cordons dunaires,
  • Débordement lorsque l’eau dépasse les limites naturelles ou artificielles (surverse),
  • Franchissement sous forme de paquets de mer poussés au-delà des défenses côtières.

Dans la majorité des cas, ces inondations sont temporaires, bien qu’elles puissent avoir des impacts à long terme si elles modifient la topographie côtière, notamment par une surélévation durable du niveau moyen de la mer ou par l’affaissement des terrains en bordure littorale. Lorsque ces modifications se produisent, elles peuvent entraîner un recul du trait de côte et des changements permanents dans la géographie littorale.

La submersion marine constitue une menace particulièrement critique lors des tempêtes et des marées exceptionnelles. Ce phénomène est amplifié par la montée du niveau de la mer, qui s’élève à un rythme moyen de 3 mm par an au Sénégal.
Les zones à risque incluent :

  • Saint-Louis : régulièrement exposée à des inondations liées à la submersion, notamment sur la Langue de Barbarie, où les brèches ouvertes par la mer aggravent la vulnérabilité des populations.
  • Dakar : certains quartiers comme Hann Bel-Air connaissent des épisodes de submersion qui affectent les habitats et les activités économiques.
  • Les îles du Saloum : vulnérables à la submersion marine en raison de leur faible élévation et de la dégradation des mangroves, qui jouent un rôle protecteur.
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